Derrière le titre explosif de la nouvelle création de Jan Martens se cache un espoir : celui de la possibilité de la résistance.
Même là où la contestation est écrasée par la violence, nous voyons des personnes occuper l’espace public, audacieusement et inlassablement, et exprimer leurs revendications. Avec dix-sept danseurs et danseuses âgés de 16 à 69 ans, Jan Martens explore ici les formes variées de protestation dans lesquelles le corps – individuel et collectif – entre en jeu. Chaque interprète apporte au plateau son histoire et son identité, chacun semble chercher son propre langage, empruntant tant aux codes de la danse qu’aux gestes du réel. Des tableaux dynamiques de danses synchrones alternent avec d’autres registres de mouvements, qui, comme la marche, structurent l’espace partagé. Porté par une bande-son protestataire qui s’étend du compositeur polonais Henryk Górecki (Concerto pour clavecin) à la slameuse Kae Tempest en passant par Max Roach et Abbey Lincoln, le spectacle est un plaidoyer physique pour les formes d’action collective, un rempart vivant contre toute vision binaire et polarisante du monde.