Description
De ses origines norvégiennes, Yngvild Aspeli tire un penchant pour les personnages ambigus, habités par des forces qui les dépassent. Dans une esthétique singulière, chaque fois réinventée, la directrice artistique de Plexus Polaire, formée à l’École nationale supérieure des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières, crée des pantins réalistes à taille humaine. Elle plonge ses acteurs-manipulateurs dans des univers où rôde une inquiétante étrangeté issue de la rencontre de la lumière, de la vidéo et de la musique live. Si elle s’inspire souvent de romans, la narration multi-sensorielle qui en découle se fait atmosphérique, remplie d’états changeants. Ses héros à la marge entretiennent un rapport étroit à la folie et à l’invisible. Un homme, isolé dans le Grand Nord, est hanté par sa main fantôme (Signaux), un jeune incendie son village entre fascination pour la destruction et plongée dans un gouffre intérieur sans fond (Cendres). Et lorsqu’elle signe un portrait sans fard de Valerie Solanas (Chambre noire), il prend les atours d’une hallucination sauvage autour du lit de mort de celle qui fut prostituée, écrivaine et féministe. De chansons dévastées en abîme de solitude se dessine un être outrancièrement humain, dans toute sa démesure et sa complexité. Sa prochaine création rappelle à Yngvild Aspeli son grand-père marin, habitant d’une île de la côte ouest de la Norvège. Sa version du Moby Dick d’Herman Melville dessine une fresque obsessionnelle pour une cinquantaine de marionnettes, un orchestre englouti, un chœur d’acteurs-marionnettistes et une baleine grandeur nature.
Yngvild Aspeli a présenté au TJP Signaux, Cendres et Chambre noire. La dernière création d'Yngvild Aspeli Moby Dick, a été coproduite par le TJP.