Description
La question de l’altérité a toujours été au cœur des pièces d’Héla Fattoumi et Éric Lamoureux, les deux directeurs du CCN de Belfort. On peut encore rattacher leur toute dernière pièce, Oscyl, à cette thématique. Mais d’une manière fort inattendue. En s’inspirant du plasticien Hans Arp, Stéphane Pauvret a imaginé pour les deux chorégraphes des sculptures pour la scène, verticales et aussi hautes que des êtres humains. Enflée, leur base est elliptique, de sorte qu’elles oscillent dès qu’on vient les toucher. Dans Oscyl, il y a quatorze présences : celles de sept interprètes et celles de sept oscyls. Un petit peuple d’humains, divers, côtoie une collection de formes étranges, figures d’une altérité absolue. Rien de narratif, de politique (au premier degré), ou de réaliste et pourtant un dialogue s’installe entre les danseurs et ces êtres plastiques une présence tout autre. Ultra-sensibles, les oscyls répondent toujours. Ils amplifient, transforment, déjouent, prolongent le mouvement humain qui s’adresse à eux. Par-là, ils ouvrent une magnifique pensée poétique sur les intentions de tout geste dans le monde.