Description
Un grand sentiment d’allégresse, de transport, une ample respiration imprègnent la pièce Mass B de Béatrice Massin. Dix jeunes danseurs et danseuses y évoluent sur la Messe en si mineur de Jean-Sébastien Bach que repiquent des notes de György Ligeti, plus vives encore. Musiques. Composition. On trouve quelque chose de savant, de rigoureux dans le beau travail en volumes, le dégagement de lignes de fuite, de cette fugue chorégraphique. Or tout y inspire joie et liberté. Béatrice Massin est une immense spécialiste de la danse baroque. Mais lorsqu’elle se tourne vers cet héritage du 17e siècle, bien antérieur à la danse classique, c’est pour se laisser gagner par le brillant d’un esprit d’invention et les couleurs d’une riche luminosité (celle-ci magnifiquement travaillée sur scène). Il n’y a rien là du confinement, ni de la compassion maniérée, qu’on aurait pu imaginer. Elle crée au 21e siècle, dans une profusion de motifs et de transitions alertes. Dans Mass B, Béatrice Massin renoue avec le triomphe qu’avait été, en 2002, Que ma joie demeure. Elle s’est lancée pour cela un défi : transmettre ces pas à de jeunes interprètes d’aujourd’hui, jusqu’alors ignorants de cette époque du répertoire. Un pari réussi, c’est peu de le dire.