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Musique Classique - Concert

QUATUOR BENAÏM
et JULIUS BERGER Violoncelle

Date Le 24/03/2007 à 20h00
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Description
Yaïr Benaïm Violon
Alexandra Greffin Violon
Myriam Guillaume Alto
Cédric Conchon Violoncelle

LUDWIG VAN BEETHOVEN Quatuor op. 18 n° 4
DMITRI CHOSTAKOVITCH Quatuor n° 8 en ut mineur op. 110
FRANZ SCHUBERT Quintette à cordes en Ut majeur D. 956

Le Quatuor Benaïm, né en 2000 de la rencontre de quatre jeunes solistes et chambristes de grand talent, tous passionnés par cette forme musicale, est aujourd’hui l’un des Quatuors à Cordes français et européens les plus exceptionnels. Le Quatuor Benaïm bénéficie dès ses débuts du soutien de l’association « Proquartet » et a entretenu une relation privilégiée avec Louis Fima, fondateur du Quatuor Arpeggione et Walter Levin, premier violon du Quatuor Lasalle qui les invite à suivre son cours de perfectionnement à l’Académie de Salzburg et à la Hochschule de Bâle, ceci grâce au soutien de « l’Association des Amis des Jeunes Artistes Musiciens (AJAM) ».
Avide de rencontres, le Quatuor a également bénéficié des conseils avisés, entre autres, de Serge Collot (Quatuor Parrenin), Miguel Da Silva (Quatuor Ysaye), Günter Pichler (Quatuor Alban Berg) et Paul Katz (Quatuor de Cleveland)
En mai 2004, le Prix de la SPEDIDAM lui est décerné lors du « Concours Européen de Musique de Chambre » organisé à Paris. Il obtient la même année le 3ème Grand Prix lors du Concours International de Quatuor à Cordes de l’ARD à Munich où, après les avoir entendus lors de la finale, Georg Hörtnagel les engage pour les séries prestigieuses qu’il organise en Allemagne (Munich, Nuremberg, Polling), aux côtés, entre autres, des quatuors Alban Berg et Artemis et du Beaux Arts Trio. Le Quatuor Benaïm collabore régulièrement avec de très grands artistes comme le violoniste Gérard Poulet, les pianistes Delphine Bardin, Anne Queffélec et Denis Pascal, le hautboïste Maurice Bourgue, le bandonéoniste Juan Jose Mosalini et les compositeurs Pascal Dusapin, Sofia Goubaïdoulina et Bruno Mantovani. Il est invité dans de nombreux festivals internationaux et saisons musicales en France (festival Pro Quartet à Fontainebleau ; festival de l’Orangerie de Sceaux ; festival « découverte des jeunes talents » du Val d’Aulnay, festival des Arcs....), Allemagne (Herkulessaal de Munch, Nuremberg, Schwetzinger Music Festival, Hitzacker Music Festival , Eckelhausener Musiktage ....), Espagne (Canfranc festival), Suisse (Baale, Blonay, Genève), Autriche (Wienersaal à Salzbourg), Israel (Tel Aviv, Haïfa, Carmel Festival) et aux États Unis (Jordan Hall à Boston). La discographie du Quatuor Benaïm comprend des œuvres des compositeurs français Raymond Gallois-Montbrun (2003), Maurice Ravel (à paraître) et Ernest Chausson (à paraître) ainsi que du compositeur argentin Gustavo Beytelmann (2006). Le Quatuor travaille actuellement à l’enregistrement des premiers quatuors de W.A. Mozart.

PRÉSENTATION DES ŒUVRES :

LUDWIG VAN BEETHOVEN Quatuor op. 18 n° 4
Son Quatuor n°4 en ut mineur (op. 18 n°4) fait partie de la première floraison de six quatuors que Beethoven dédie au prince Lobkowitz. Il est le dernier à avoir été composé (1801), même si, pour des considérations de progression harmoniques et dramaturgiques, il est publié entre le Ré majeur (op. 18 n°3) et le La majeur (op. 18 n°5). Il est d’ailleurs un véritable condensé du savoir faire du compositeur, qui semble récapituler ici tout ce que cette forme a pu donner de meilleur jusqu’alors. L’Allegro ma non tanto initial ouvre l’œuvre par une mélodie poignante du violon. Le caractère très humain de ce chant se déploie ensuite dans l’atmosphère sombrée de sol mineur, le violoncelle se chargeant de contre-chants qui mettent en relief les motifs violonistiques. Le dialogue des divers instruments se fait fougueux, d’un dramatisme presque surprenant, débordant pour la première fois des cadres du genre (Beethoven ira bien plus loin par la suite, on le sait, faisant exploser les structures même du quatuor à cordes dans ses opus ultimes). Le second mouvement, noté Andante scherzoso quasi allegretto, prend la forme d’un fugato de structure assez libre. Les instruments s’amusent à se poursuivre, à entrecroiser leurs motifs. L’Ut majeur initial laisse soudain la place à un second thème sur le mode mineur. Le Minuetto (troisième mouvement) surprend par le côté martial de son thème. Ce « menuet » est fort éloigné des menuets galants que le XVIIIe siècle a vu fleurir comme à l’envi. Beethoven commence à vraiment faire entendre sa voix, celle d’un musicien plus proche de Hegel que de Marivaux… L’Allegro final fait entendre un Beethoven volontariste, presque violent. La musique rompt ici définitivement avec le décoratif, pour ne laisser parler que la nécessité. L’auditeur n’est pas là pour être charmé, mais pour se laisser entraîner vers des contrées nouvelles, paysages de l’âme nés de sonorités nouvelles. De fait, malgré le grand classicisme de ce dernier quatuor de jeunesse et de sa coda un rien convenue, l’auditeur ne peut que sentir l’appel des horizons lointains déjà entrevus par le compositeur, et vers lesquels il tentera désormais d’emmener son public.

DMITRI CHOSTAKOVITCH Quatuor n° 8 en ut mineur op. 110
Dimitri Chostakovitch compose ses premiers morceaux de musique de chambre dans les années trente et s’intéresse particulièrement aux formations de quatuors à cordes, pour lesquelles il écrit quinze pièces entre 1939 et 1974. Son Quatuor n°8 en ut mineur op. 110 (1960) fut écrit, dit-on, suite à la visite que le compositeur fit à la ville de Dresde. La capitale saxonne, autrefois si brillante, centre culturel européen de premier ordre, n’était plus que ruines, noirceur, pauvreté. Bouleversé, Chostakovitch fait débuter son œuvre par un Largo poignant, et où l’on peut entendre une allusion surprenante à sa propre Première symphonie. Le second mouvement (Allegro) prend la forme d’un mouvement perpétuel. Le sentiment d’urgence conféré par la rythmique folle, presque endiablée, de ce passage, est renforcé par l’exaspération de la tessiture, le violon s’aventurant dans des aigus déchirants. Une mélodie juive se fait alors entendre, tirée (autre citation) de son Trio n°2. L’Allegretto (3e mouvement) décrit lui aussi une même angoisse exacerbée, avec ses dynamiques extrêmes (des ffff à l’attaque) ; là encore, une autocitation, avec le thème d’ouverture du Premier concerto pour violoncelle et orchestre, que Chostakovitch composait en 1959 pour le grand violoncelliste Mstislav Rostropovitch. Le Largo qui lui fait suite (4e mouvement) est une sorte de requiem, de marche funèbre que même l’allusion au Dies irae grégorien n’osera plus troubler. Une nouvelle autocitation, tirée de son opéra Lady Macbeth de Mzensk cette fois, contribue à ce chant de deuil aussi sobre que poignant. Un ultime Largo (5e mouvement), troisième Largo de ce quatuor, ne fait que renforcer le sentiment de deuil, le registre grave étant petit à petit le seul à intervenir, invitant l’auditeur à une véritable mise en terre de la musique, de l’œuvre elle-même – de la ville qui l’a inspirée ?

FRANZ SCHUBERT Quintette à cordes en Ut majeur D. 956
Avec son Quintette à cordes en Ut majeur D. 956, Schubert atteint au sommet de son art. Composé durant l’été 1828, soit peu de temps après l’achèvement de sa Symphonie n°9, dite « la Grande » (et elle aussi en Ut majeur), cette œuvre dépasse de loin tous les cadres établis. Musique de chambre, certes, mais d’une telle ampleur, d’une portée si haute, d’une inspiration si terriblement humaine et pourtant si pleine du sentiment tout religieux d’un au-delà, ce Quintette fait appel à une formation peu commune : deux violons, un alto et deux violoncelles. L’Allegro initial s’ouvre de manière fort dramatique, avec un sentiment d’imminence palpable. Les longues notes tenues rendent avec force ce sentiment d’attente, et donc d’inquiétude et de mystère. Se déploient ensuite des pages où alternent les coups de sang (arpèges brisés, cris du violon dans l’aigu) et les moments de tendresse toute lyrique. Le second mouvement, noté Adagio, reprend ce côté tendrement lyrique, mais lui insuffle une spiritualité prodigieuse. Musique des sphères, où l’âme semble flotter dans une béatitude promise, ce mouvement montre un Schubert économe dans les moyens expressifs qu’il met en œuvre : un thème élégiaque minimaliste au violon, un pizzicato à la basse. La simplicité toute mozartienne de ce mouvement, comme en apesanteur sur un substrat sonore épuré au maximum, s’emballe soudain et se transmue en un épisode orageux, plein de doutes et d’interrogations. Crainte de l’âme au moment du grand passage ? Le fait est que le calme revient avec l’évidence la plus absolue, le thème initial s’installant cette fois définitivement, dans une quasi immobilité hypnotique. Le Scherzo (3e mouvement) retrouve quant à lui une certaine atmosphère sinon d’inquiétude, du moins d’incertitude. Sa fougue apparente n’est pas triomphale, loin de là. Le Trio (Andante sostenuto) ne fera qu’accentuer la teneur du propos. L’Allegretto final fait entendre une joie, une jubilation même, qui contrastent avec la tonalité si uniment tragique du reste de l’œuvre. Schubert, on le sait, même (et surtout) dans ses derniers opus, qu’il s’agisse de ses dernières sonates pour piano ou ses derniers quatuors à cordes, n’a jamais cédé à l’abattement ou au désespoir. Réfutant d’emblée les théories romantiques qui voudraient que le compositeur ait senti sa propre fin, et l’ait exprimé dans ces musiques automnales, Schubert clôt ses derniers chefs-d’œuvre par des pages au sourire plus ou moins appuyé. Ici, la verve des thèmes utilisés, leur caractère populaire et dansant, tout s’efforce de faire oublier les déchirements de l’âme qui se sont fait jour dans les mouvements précédents. Ultime pied-de-nez au destin ? Pudeur ? Quoi qu’il en soit, nous sommes bien là en présence de l’un des plus absolus sommets de toute la musique de chambre.

BIOGRAPHIES DES INTERPRÈTES :

JULIUS BERGER violoncelle
Après des études à la Musikhoschule de Munich avec Walter Reichardt et Fritz Kiskalt, puis au Mozarteum de Salzbourg avec Antonio Janigro et à l’Université de Cincinnati avec Zara Nelsova il devient, à l’âge de 28 ans le plus jeune professeur d’Allemagne à l’Université de Wurtzbourg. Il s’attache à former les violoncellistes de demain. Depuis 1992 il dirige une classe dans le cadre de l’académie d’été du Mozarteum de Salzbourg. Il se produit très souvent en concert partout dans le monde et enregistre l’intégrale des œuvres de Luigi Boccherini, ainsi que les œuvres pour violoncelle et piano de Paul Hindemith, l’intégrale des œuvres d’Ernst Bloch, Max Bruch, Richard Strauss, Robert Schumann et Edward Elgar. Julius Berger est également très actif dans le domaine de la musique contemporaine et a enregistré des œuvres de John Cage, Toshio Osokawa et Sofia Gubaidulina. Il se produit en tournée avec des artistes tels que Leonard Bernstein, Eugen Jochum, Gidon Kremer, Paul Roczek, Margarita Höhenrieder, Siegfried Mauser, Jörg Demus, Norman Shetler, Pierre Laurent Aimard, Stefan Hussong, Olivier Messiaen, Sofia Gubaidulina et Wolfgang Rihm. Il est directeur artistique des Eckelhausener Musiktage ainsi que du festival italien Asiago. Il préside le concours international Leopold Mozart d’Augsbourg et est membre du jury de nombreux concours internationaux.


LE QUATUOR BENAÏM

YAÏR BENAÏM Premier Violon
Yaïr Benaïm se distingue parmi sa génération, en remportant le prix de musique de chambre du Israël Broadcasting Authorithy et en obtenant le statut national très prisé d’Artiste Emérite. En 1997, la rencontre décisive avec son Maître Gérard Poulet l’incite à s’installer à Paris. Il est alors lauréat de la fondation internationale Nadia Boulanger en tant que Premier Nommé et remporte le troisième grand prix du Concours Pierre Lantier. Il mène une activité de soliste et de chambriste tout en étant directeur artistique du Festival Carmel en Israël. Après avoir été l’assistant de Gérard Poulet pendant deux ans au Conservatoire Supérieur de Paris, il est depuis 2005 en charge de sa classe à l’Ecole Normale de Musique Alfred Cortot. Passionné par la direction d’orchestre, il dirige par ailleurs les ensembles de cordes du Conservatoire du XVème arrondissement de Paris. Il a enregistré pour le label Polymnie l’Octuor de Jacques Dupont et le Quatuor à Cordes de Roger Gallois Montbrun. Yaïr Benaïm se distingue parmi sa génération, en remportant le prix de musique de chambre du Israël Broadcasting Authorithy et en obtenant le statut national très prisé d’Artiste Emérite.

ALEXANDRA GREFFIN Deuxième Violon
Née dans une famille de musiciens, Alexandra Greffin commence ses études musicales au CNR de Rueil-Malmaison où elle obtient le premier prix de violon et de musique de chambre. Entrée en 1997 en cycle de perfectionnement dans la classe de Felix Andriewsky au Royal College of Music de Londres, elle y obtient en 1999 et 2000 les diplômes de perfectionnement spécialités solo et musique de chambre. Elle a participé à de nombreux festivals internationaux où elle a profité de l’enseignement de grands maîtres tels que Viktor Lieberman (Utrecht), Boris Belkin (Sienne), Alexandre Brussilovsky (Paris) et Viktor Tretyakov (Cologne). Membre de l’ensemble ricercata de paris et du quatuor benaim depuis 2002 , elle donne de nombreux concerts en europe, tant en solo qu’en musique de chambre.

MYRIAM GUILLAUME Alto
Née en 1981, Myriam Guillaume obtient le Premier Prix à l’unanimité au CNR de Paris en 1999 (classe de Louis Fima). Elle intègre la même année le Conservatoire Supérieur de Musique de Paris où elle obtient un Premier Prix d’Alto ainsi que le Diplôme de Formation Supérieure, mention très bien, en 2003 (classe de Bruno Pasquier). Parallèlement, elle est invitée à plusieurs Masterclass en Europe et aux Etats Unis (Even Wilson avec l’Orchestre Philharmonique de Los Angeles, Aldo Ciccolini en musique de chambre...). Elle fonde le Quatuor à cordes Milinée avec lequel elle suit le cycle professionnel de quatuor à cordes du quatuor Ysaÿe au CNR de Paris et remporte en 2003 le 1er Prix du concours « European Music Competition » à Turin. Sa formation en musique de chambre l’a amenée à donner de nombreux concerts, notamment en duo sonate alto-piano avec lequel elle a récemment participé aux « Récitals de printemps » de l’Académie Internationale de Musique Maurice Ravel. Elle est membre depuis 2003 de l’ensemble de musique contemporaine « l’Instant Donné ». Elle intègre en 2005 le Quatuor Benaïm.

CEDRIC CONCHON Violoncelle
Cédric Conchon est admis au Conservatoire National de Musique de Paris en 1992, après des années d’études aux cotés de Nelly Pasquier. Trois ans plus tard, il obtient un premier prix de violoncelle et un premier prix de musique de chambre dans les classes de Philippe Muller et Régis Pasquier. Il fonde le Trio dell’arte avec Franz Michel et Mathilde Pasquier et donne de nombreux concerts pendant deux ans. En 1997, il entre en cycle de perfectionnement avec Roland Pidoux, ce qui le conduit ensuite à Cologne, en Allemagne, où il étudie avec Franz Helmerson. Il suit dans le même temps la classe de pédagogie du CNSM et obtient son CA en 1999. Il s’est souvent produit lors de concerts de musique de chambre, notamment aux côtés de Régis Pasquier, Emmanuel Strosser, Cédric Tiberghien, Vahan Mardirossian.

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