C’est l’histoire d’un jeune garçon qui se sent mal aimé par sa mère et, au comble du désespoir, simule un suicide pour vérifier l’amour qu’elle lui porte.
S’ensuit un tendre dialogue avec celle-ci, qui semble estomper les limites entre réel et fiction semblent s’estomper. Famille et voisins paraissent bien présents autour d’eux, mais ils pourraient tout autant être le fruit d’un imaginaire agité. Gisèle Vienne déploie subtilement un jeu de perceptions incertaines. Deux comédiennes, Adèle Haenel et Ruth Vega Fernandez, incarnent les deux personnages tout en prêtant leurs voix à quinze poupées de taille humaine avec qui elles partagent la scène. L’adaptation par la metteure en scène de ce court texte de l’auteur suisse Robert Walser interroge les différentes strates de la narration. Que faut-il lire et entendre entre les lignes ? Quand notre lecture est-elle de l’ordre de l’intuition, quand
relève-t-elle d’une véritable compréhension ? Mouvement et immobilisme, voix incarnées et silences sont ici les éléments d’une composition scénique sensible qui fait se superposer plusieurs réalités.