Description
Mettre en danse des fictions de corps, avec des voix aux multiples sources sonores, avec l’espace et les corps relève du défi. Quietos s’y emploie avec bonheur, le temps d’un étonnant duo conçu comme une balade sur les sentiers de l’altérité et de leurs découvertes inattendues.
“Silencieux”, “tranquilles”, sont des adjectifs que l’on rapporte à des états de sérénité ou de calme après la tempête. Quietos, en espagnol, signifie cela, utilisé au pluriel dans le titre, il renvoie à la communauté. De ce simple mot, Marcela Santander Corvalán fait une pièce douce et mystérieuse tissée de multiples récits et sensations. Elle imagine des dialogues inédits entre voix et corps, interprètes et public, des espaces où s’invente une danse de l’écoute.
Sur scène règne une discrète pâleur irisée de variations pastelles inclinant tantôt vers le gris ou le bleu. Dans ce paysage imaginaire, une voix lointaine cherche ses mots et deux corps qui s’ignorent peu à peu se répondent en écho, entrent en dialogue. Délicatesse d’une écriture portée par une puissante force d’évocation, Quietos s’intéresse aux bifurcations de sens, à ses ébauches comme à ses déroutes, tout en maintenant un jeu constant avec le spectateur. Cette pièce qui déborde de rêves mixe bruits de la nature et paroles de femmes d’hier à aujourd’hui. C’est ainsi que la jeune chorégraphe chilienne nous invite à écouter celles qui, quel que soit le siècle ou le continent, ont tenté à travers leurs propos ou leurs actions de faire entendre leur voix.