Description
Les Frères Karamazov est un monstre. Comme pour Les Démons créé en 2018, Sylvain Creuzevault taille dans ses 1300 pages les éléments d’une lecture inspirée par Heiner Müller et Jean Genet, selon qui l’ultime roman de Dostoïevski est avant tout « une farce, une bouffonnerie énorme et mesquine ». Cet humour farcesque devient ici littéralement ravageur. « Qui crée veut la destruction », disait Müller : Creuzevault retrouve partout dans le roman le mouvement paradoxal d’une écriture qui ne cesse de raturer ce qu’elle affirme. Ainsi, après avoir annoncé le roman de formation d’un jeune saint en devenir, voilà que le narrateur se met à raconter l’histoire d’un crime fascinant. Lequel de ses fils a-t-il tué l’ignoble Fiodor Karamazov ? Dimitri le sensuel, rival de son père en amour, semble le coupable idéal. Mais Ivan l’intellectuel, tourmenté par la question du mal radical, n’y est-il pour rien ? Et Aliocha le vertueux, le naïf, quel rôle a-t-il joué dans cette affaire ?