Description
Gisèle Vienne ou la promesse d’une étrangeté qui affole les sens. Avec cette artiste audacieuse qui hybride théâtre et arts plastiques, la scène est le lieu d’une intranquillité, d’un trouble qui brouille les repères et de séismes visibles et invisibles qui dérèglent le cours ordinaire des choses. Der Teich signifie L’Étang en allemand. Que se cache-t-il sous la surface de l’eau ? C’est à la lisière de la vie et de la mort, de la folie et de la normalité, du réel et de l’irréel qu’entraîne son adaptation des mots de l’immense écrivain qu’était Robert Walser. Le récit fulgurant nous plonge dans l’intimité d’un lien qui unit un fils à sa mère, lien ténu et pourtant dévorant, lien complexe où l’amour s’énonce curieusement. En huit séquences de jeu, dans huit espaces délimités sur scène, quatorze poupées de taille humaine et deux actrices (Adèle Haenel et Kerstin Daley-Baradel) entreprennent un voyage exploratoire vers le conscient et l’inconscient, sur fond de remous familiaux. Qui parle ? Qui ment ? Qui est dans le vrai et qui est dans le mensonge ? La scène n’est que dédoublement, hallucination, tricherie. Elle est aussi une mise en perspective sidérante de vies adultes et enfantines qui se cherchent, s’interrogent, se fracassent les unes contre les autres.